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sa victoire prochaine ; Gutrune, qui sourit, vaguement inquiète, et, parmi les voix alarmées de la foule, Brùnnhilde, debout, Brùnnhilde, effrayante, crachant à la face du traître héros les imprécations de l’amour outragé ! Telle est cette terrible scène qui, après un silence scandé par l’effroi de l’orchestre, éclate avec la soudaineté et la violence d’un coup de foudre.

Cependant, Gutrune et Siegfried, dans leur égoïsme d’amoureux, veulent qu’on les marie. Les noces, de nouveau, ohantent et mènent leur joie. Seuls, dans un coin de la fête, que leur groupe assombrit, Gunther, se jugeant trahi par son frère d’armes ; Hagen, envieux de l’Anneau fatal qui brille au doigt de Siegfried, et Brùnnhilde, embrasée d’amour et de haine, jurent la mort du héros dans un ensemble qui est une des pages des