Je forge l’épée Urgence. Hoho ! Hahei ! » Le feu crépite, le souffle du soufflet siffle, l’acier chaud fait bouillonner l’eau qui fume. « Bien, bien ! se dit Mime en rôdant autour du jeune forgeron ; quand il aura tué Fafner, j’endormirai Siegfried avec un breuvage de mort, et à mon tour je posséderai l’Or volé aux filles du Rhin. J’aurai le Tarnhelm qui permet de prendre toutes les formes, et j’aurai l’anneau tout-puissant, moi, Mime, moi, le nain ! » Siegfried forge toujours. C’est à coups de marteau, maintenant, qu’il rythme sa chanson. « Hoho ! Hahei ! Haho ! Forge, mon marteau, forge une forte épée ! » Dans ce chant, une des plus admirables inspirations de Richard Wagner, éclate toute la joie d’une enfance guerrière, éperdue de voir naître sous ses mains l’instrument de bataille et de
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