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Cris des trompettes, tonnerre des grosses caisses, exclamations joyeuses de clarinettes, et le rideau qui se relève laisse voir une plaine où une estrade a été dressée pour recevoir les maitres-chanteurs. Au loin Nuremberg, avec ses toits anciens et ses églises hautes. C’est le jour de Saint-Jean. Tour à tour, en habits de fête, des chœurs de cordonniers, de tailleurs et de boulangers célèbrent leurs métiers par des chansons bouffonnes qui imitent le bruit de l’alène dans le cuir dur, de l’aiguille dans le drap et du pétrin battu. La joie est à son comble, joie populaire, saine et honnête. On danse aussi, naturellement. Comme elle est vive, et allemande pourtant, cette valse qui tourne, qui fuit, qui revient, enlace les bras, dénoue les étreintes, et qui rit et qui chante ! Tout à coup l’orchestre se fait imposant ; on