Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/164

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’intérêt romanesque ; mais vous y trouverez, si vous osez l’affronter, la plus complète, la plus furieuse, la plus aiguë, la plus torturante expression de l’amour. Ici, mettant en oubli non seulement les anciennes coutumes théâtrales, mais son propre sytème, délivré de tout frein, s’abandonnant à soi-même, osant dire à tous : « C’est ainsi que, moi, j’éprouve ! » le poètemusicien a dépassé peut-être, selon sa propre parole, les limites justement imposées àl’art humain. A propos de Lohengrin, de Tannhseuser ou de l’Anneau du Niebelung, on peut dire : « J’admire ceci, je réprouve cela » ; on peut discuter, en un mot, car ces drames sont du domaine de l’art, ressortissent à la critique. En ce qui concerne Tristan et Iseult, le cas est autre. De deux choses l’une : il faut