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de tes flots submergeants, dans le grandissement de tes harmonies, dans ton souffle, ô vivant univers, je me plonge et m’abime, sans conscience, ô suprême joie ! »

Tel est ce drame extraordinaire. « Pour rendre de tels sentiments, dit M. Édouard Schuré, la musique a dû à la fois soulever les dernières profondeurs de l’harmonie et pousser l’expression mélodique que renferme la parole humaine à son dernier degré d’intensité et d’amplitude. » Et, à cause de cela précisément, c’est une œuvre redoutable, il faut bien l’avouer ; elle désoriente les âmes par son caractère exceptionnel ; elle exige de ceux qui veulent la pénétrer des facultés d’émotion que l’homme possède peu communément. N’y cherchez pas la tranquille ordonnance du sujet, ni