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dans l’extase. Trop charmés, alanguis, ils s’affaissent. Ils répètent longuement leurs noms. Quelles plus douces paroles inventeraient leurs lèvres ? Puérils à force de joie, ils sont contents de ces deux noms rapprochés, Tristan et Iseult ; cela leur suffit. « Tristan et Iseult ! » Mais quoi, ces deux noms, une syllabe les sépare ? Il •y à quelque chose entre Tristan et Iseult ! Ces deux lettres forment une barrière odieuse ; cè n’est pas Tristan et Iseult qu’il faut dire, c’est Tristan-Iseult. O raffinements maladifs d’un amour que la possession même n’a pas satisfait ! Et toujours plus avant, avec des plaintes de bonheur, avec des bégaiements d’ivresse, hors de toute lumière, hors de toute existence, ils s’enfoncent, ils se roulent dans la profondeur de la nuit. Comme le Solitaire