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TRISTAN ET ISEULT


Une douloureuse tension de tous les sens vers un bonheur qui épouvante à force d’être surhumain ; un désir qui se dévore soi-même dans le désespoir de sa vanité ; des efforts cent fois trompés ; des recrudescences d’amer espoir, des bras affamés d’embrassements, et qui retombent rompus de lassitude ; des élans qui rebondissent en arrière comme une balle contre un mur ; des exaltations vers de sublimes hauteurs, rejetées dans des abîmes ; des commencements de chants, qui se torsionnent en cris ; en