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roles : « Dansons, dansons le joyeux rigodon ! » et, la chose faite, on le chassa du théâtre, sous prétexte qu’il ne savait pas la musique. Un jour, il offrit au Grand-Opéra de Paris son poème : le Vaisseau-Fantôme. On le trouva passable et on l’acheta cinq cents francs, mais à la condition expresse qu’il n’en écrirait pas la musique ! et un an plus tard, le Vaisseau-Fantôme, signé par un auteur dramatique que je ne nomme pas, parce qu’il est mort, et mis en musique par un compositeur qu’il est inutile de nommer, parce qu’il n’a jamais vécu, était représenté à l’Académie royale de musique ! Richard Wagner assistait à cette représentation ; pour payer sa place, il avait vendu son chien à un voyageur anglais rencontré dans une gare de chemin de