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Hélas ! que l’analyse est vainc, et comme il parait froid, ce dialogue mal traduit en prose française, dépouillé du double enchantement de la poésie et do la musique ! Le plus incolore des mots que vous venez de lire ressuscite dans ma mémoire d’adorables émotions ; j’entends encore le thème indulgent et ferme à la fois sur lequel Lohengrin défend à Eisa de lui demander le nom qu’il porte. Que puis-je faire ? La parole seulement parlée est impuissante à révéler les charmes do la parole mélodique. L’inexprimable ne peut être exprimé que par soi-même. Si vous voulez comprendre et croire, il n’y a qu’un moyen, allez entendre Lohengrin. Cependant, puisque l’occasion s’en présente ici, j’essaierai d’indiquer selon quel système Richard Wagner combine l’exposition de ses drames musicaux.