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du landgrave, et les chevaliers-poètes, les doigts sur les cordes de la harpe, les yeux levés vers le ciel, célèbrent tour à tour l’amour candide, céleste, victorieux. Tannhrouser, que prennent à la gorge les souvenirs des coupables ivresses, ne peut pas supporter sans rébellion la fadeur de ces hymnes. « Non ! non, tel n’est pas l’amour ! Sa flamme n’a rien de commun avec celle des cierges cpii se consument dans les églises froide». Il ne vit pas dans l’âme seule, il embrase et maîtrise les sens. L’amour, le véritable amour m’a été enseigné au Vénusberg par Vénus elle-même ! » C’est ainsi que, dans un chant où se retrouve l’hymne infernal entendu dans l’ouverture, l’amant de la diabolique déesse confesse sa damnation. Alors les femmes épouvantées s’enfuient, et les hommes tirent le glaive contre