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nèbres, repousse les enchantements épars de la nuit. Il s’efforce, il désire, il a parfois la langueur d’une plainte, et parfois l’ardeur d’une extase. Il s’enfle et s’élève de plus en plus vers le ciel pacifique et glorieux. Mais cette fois on sent, que dans son triomphe il emporte avec lui toutes les âmes, avec toutes leurs ivresses et tous leurs désespoirs, que les enfers extasiés le suivent et l’adorent ; et cette mélodie sublime, profonde et pure, n’a plus de bornes et se répand universellement sur l’homme et sur le monde, pareille, à un déluge paisible et salutaire. Or, le chevalier Tannhaîuser s’est laissé prendre aux charmes de la Vénus diabolique. Il est entré dans le Vénusberg. Il écoute les chants et contemple les danses des nymphes charmeresses. Il est le prisonnier