Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée


Le Prédestiné


 
Cette nuit-là, le vent, par tonnantes saccades,
D’un bout à l’autre bout de l’horizon roulait,
Et les nuages bas s’effondraient en cascades.

Nuit lugubre. Parfois un éclair violet,
Bref comme un coup de fouet, cinglait les vastes ombres
Alors le long Volga, fugace, étincelait.

Car c’était dans les bois et dans les steppes sombres
Où Blida, subjuguant les antiques Germains,
De leurs libres hameaux avait fait des décombres.