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— Le péché qu’une femme a commis contre lui.
Il peut le pardonner, si telle est sa pensée.
Mais puisqu’enfin sa loi n’est pas seule offensée,
Qu’il laisse agir en paix la justice d’autrui ! »

À ces mots, assemblant sa force rajeunie,
Vers l’épouse qui fuit blême en ses voiles blancs
Il marche, et ses vieux bras qui ne sont pas tremblants
Emportent d’un effort l’adultère impunie.

La fenêtre est ouverte et le gouffre apparaît.
« Les pierres de la route en des mains infidèles
N’osèrent pas aller jusqu’à toi, va vers elles !
Dit le vieillard, et meurs selon l’antique arrêt. »

Le vide ayant reçu le corps de l’adultère.
Il revient sur ses pas sans paraître attristé.
Et, s’asseyant dans l’ombre avec tranquillité :
« Qu’Il soit clément au ciel ! je fus juste sur terre. »