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Des Esprits qu’il éclaire est l’humble Connaissance ;
Les Hymens, pour figure, ont ces blanches maisons
Où le Désir grimpant suspend des floraisons
Parfois de lys, parfois de rouges amarantes ;
Et les fenêtres sont des Candeurs transparentes.
Des Anges, sous les fleurs, rayonnent deux à deux ;
L’Amour qu’ils ont en eux transparaît autour d’eux,
Plus vif selon qu’ils font de plus sacrés Usages ;
Il est l’ardente chair de leurs jeunes visages,
Azuré leurs regards, embrase leurs cheveux,
Les vêt d’une syndone irisée où leurs vœux
Sont brodés en festons de perles et de gemmes,
Et, royal, sur leurs fronts pose des diadèmes.
Nul n’est oisif. Les uns ensemencent les champs,
Taillent la vigne, ou dans la cité sont marchands ;
D’autres sont conseillers ou maîtres de milices ;
Mais l’hymen associe aux labeurs les délices :
En deux ramiers, avec un bruissement doux,
Des lèvres de l’Épouse aux lèvres de l’Époux
Se croise du Baiser le symbole fidèle ;
Chaque ramier, couleur de neige en venant d’Elle,
A des ailes de flamme en revenant de Lui.
Et quand, à l’occident de leur Ciel, aura lui