Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/151

Cette page n’a pas encore été corrigée

De mon chaste désir éternelle vestale,
Nous vêtirons enfin notre splendeur totale !
Couchés le même jour, selon d’anciens accords,
Moi dans le sol obscur qui ressemble à mon corps,
Toi dans la neige pâle à qui ton corps ressemble,
Nous ressusciterons, transfigurés ensemble,
Et déjà, pour sourire aux divins épousés,
Les beaux Anges en deux groupes se sont posés
Sur les blancs escaliers de la mystique enceinte,
Ceux-ci vêtus de pourpre et ceux-là d’hyacinthe ! »

Tel il songeait. Ses doigts en un geste enfantin
Vers l’épouse promise à son rêve hautain
Envoyaient le baiser des jeunes fiançailles,
Et son ombre difforme errait sur les murailles.

Tout à coup, avec l’air d’une bête en arrêt,
Il se tut.

                        Tout le ciel, plein d’astres, l’éclairait.