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Les suscités de Dieu, disaient vrai ; les sibylles
Ne mentaient pas aux pieds des Baals immobiles,
Ni celle que Saül implora dans Endor,
Ni dans le carrefour d’un triple corridor
Les femmes d’Eleusis, de Delphes, ou de Cumes ;
Ces bouches ont bavé du vrai dans leurs écumes,
Et, malgré soi prophète en sa rébellion,
Astaroth, dans saint Jean, se nomme Apollyon.
Certe, il voulut séduire et tromper, mais le Traître,
S’efforçant d’être faux, ne put que le paraître,
Car le mensonge est mal aisé même aux satans ;
Et l’oracle d’Ephèse est sûr, si tu l’entends.
Donc, médite, et poursuis l’âme éparse du Verbe.
Le sang court dans la chair, la racine est sous l’herbe.
Quand il a dans sa cave enseveli de l’or,
L’avare, qui réserve à ses fils ce trésor,
Pour qu’ils sachent l’endroit, le marque d’une obole ;
Tel, Dieu mit sur le sens enfoui le symbole
Pour qu’aux yeux que n’a point aveuglés le Péché
La Lettre révélât où l’Esprit fut caché.
Fouillez profondément ; la trouvaille est certaine.
Est-ce que Raphidim n’est pas une fontaine,
Bien que nulle eau d’abord ne coule du rocher ?