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Le rire frais éclos du liseron circule
Dans ses fentes où luit l’or de la renoncule ;
Il a l’oiseau, l’enfant, l’écureuil, et consent
A l’escalade ; il semble un aïeul innocent
Qui joue et qui veut bien qu’on le coiffe de roses.
Mais la nuit qui connaît les légendes moroses
Des prisonniers cloués au mur à coup d’épieu,
Et trouve que la joie au sépulcre sied peu,
Se développe, morne, et, selon, la justice,
Restituant le deuil à l’antique bâtisse.
Sous le porche où le vent tracasse un lourd chaînon
Le trou hagard qu’a fait un boulet de canon
S’arrondit dans le mur comme une lune noire ;
Les vieux échos du burg gémissent de mémoire ;
Il est plein de l’effroi spectral de ce qu’il fut :
C’est l’éclair d’une mèche au-dessus d’un affût
Qu’une étoile entre deux créneaux de ce décombre ;
Et cette solennelle évocatrice, l’Ombre,
Place au guet sous la herse, en sentinelle autour
Des fossés, en vigie au sommet de la tour,
Les fantômes que fit une ancienne défaite.

Un escalier de blocs écroulés monte au faîte