Page:Mendès - Philoméla, 1863.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
pantéleia


Vainement sur l’autel l’encens avec les vœux
S’élève, éparpillant de suaves arômes ;
Plus doux est le parfum qui sort de mes cheveux !

Les pilastres d’argent qui soutiennent les dômes
Sont moins beaux que le cèdre au fond des creux ravins ;
Les arbustes des bois sacrés n’ont pas les baumes

Qui s’écoulent en pleurs de mes membres divins ;
Je ne veux pas m’asseoir sur la cime du temple,
Et je n’inspire pas la voix de vos devins !

Sous la roche profonde et parmi la nuit ample,
Immobile, à travers la fureur des vents noirs,
Dans ma solennité, seule, je me contemple !