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MÉPHISTOPHÉLA

l’odorante chaleur du désir. Mais Mme d’Hermelinge, alors, se redressa, et, comme prise d’une épouvante, courut vers un coin de la chambre ; là, sa tête entre ses mains, elle en frappait le mur, à coups rythmiques de balancier. Puis, brusquement retournée vers Céphise encore à genoux, et qui, stupéfaite et suppliante, tendait les bras :

— Non, dit-elle d’une voix saccadée où se cassait de la colère, ne dis plus un mot, ne t’approche pas, couche-toi, tâche de dormir. Imagine-toi que je suis malade. Tu sais, quand je suis malade, je n’aime pas qu’on s’occupe de moi ; je veux qu’on me laisse seule. Eh bien ! je souffre. Ce qui me fait souffrir, tu ne le comprendrais pas, je ne le comprends pas moi-même. C’est un chagrin, qui passera. En ce moment, tout ce que tu ferais pour m’en guérir l’accroîtrait. Tu es belle, tu es bonne, tu m’es ardemment dévouée, c’est vrai que je suis une ingrate ; mais, je t’en conjure, puisque tu m’aimes, ne me touche pas, et tais-toi, il le faut.

Céphise ne tint pas compte de ces paroles ; elle s’élança vers son amie.

— Je ne te laisserai pas souffrir, je te consolerai, viens !

Mais l’autre :