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MÉPHISTOPHÉLA

III

Le lendemain de la nuit irrémédiable, Sophie s’éveilla la première. Si lasse, elle se mut lentement, les yeux vagues sous les paupières soulevées à peine, très vite retombantes ; et elle ne pouvait pas, tant une paresse l’alanguissait, reprendre tout à fait possession d’elle-même ; à demi dans l’éveil, à demi dans le somme ; ainsi qu’un oiseau pris au piège, battrait l’air d’une aile déjà, aurait l’autre encore captive. Elle ne savait pas qu’elle eût quitté la maison de bois, dans l’île ; elle ne se rappelait pas la disparition d’Emmeline ni Magalo rencontrée ; mais elle se sentait étrangement inquiète, avec de la détresse et du ravissement, comme après un rêve qui aurait été très cruel et puis qui