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MÉPHISTOPHÉLA

çon, une fine champagne ! » parce que le cœur lui tournait.

Mais, enfin, que ferait-il ?

Parbleu, ce n’était ni compliqué, ni difficile, ce qu’il ferait ! Il partirait par le premier train qui s’arrêterait en gare. Même c’était pour cela qu’il était venu du côté du chemin de fer. Et on n’entendrait plus parler de lui. Revoir la maison où il avait eu cette affreuse nuit de noces, et l’autre maison où sa femme était allée se marier à sa manière, lui serait impossible ; il s’évaderait de toute cette vilenie, en se secouant, comme un chien sort d’une mare de boue ! et il s’en retournerait au régiment, où sont les bons camarades, où on a l’esprit et le cœur en repos après les bonnes fatigues. Quelque guerre survenant, si une balle l’atteignait en pleine poitrine, ma foi, il n’en serait pas fâché et il lui dirait merci ! car, enfin, vivre avec de tels souvenirs derrière soi, ça n’est pas gai, et il n’y a rien de plus beau qu’une belle mort. En attendant, ni une ni deux, allons, en route ! Un coup de sifflet l’avertit de l’arrivée d’un train, il paya sa consommation et se hâta vers la gare.

Il s’arrêta.

Partir, voilà précisément ce qu’il n’avait pas le droit de faire. À cause de Sophie ? ah ! non, par