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MÉPHISTOPHÉLA

II

Si amusant qu’il soit de s’embrasser dans le bois, il faut pourtant rentrer chez soi quand vient l’heure du dîner ; ce sont les hamadryades et non les jeunes personnes bien élevées qui séjournent éternellement sous les arbres. Donc, vers la fin de l’après-midi où elles avaient eu tant de plaisir à sécher leurs cheveux au soleil, les deux amies, Sophie, Emmeline, s’en revinrent à la maison, la main de l’une sur le bras de l’autre, — c’était Sophie qui offrait le bras, — l’air très sérieux, pas ébouriffées du tout (car on s’était recoiffées) et donnant l’exemple de la correction qui sied à des demoiselles de bonne famille.

Elles furent très étonnées quand elles entrèrent dans la rue du faubourg, fleurie et verte