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ISOLINE-ISOLIN

sera belle comme le jour ; quand elle parlera, ce sera comme un chant de fauvette ; quand elle rira, ce sera comme une rose épanouie ; enfin, il n’est pas de perfections dont je ne lui aie fait présent ; et, lorsqu’elle viendra en âge d’être mariée, elle épousera un prince si beau et si amoureux que jamais on n’en aura vu d’aussi charmant ni d’aussi épris.

— À merveille ! dit Urgande en grinçant des dents. Je veux, moi aussi, me montrer généreuse envers votre filleule.

— Oh ! ma sœur, ne lui faites pas quelque don fatal ! Ne prononcez pas quelque terrible parole, que vous ne pourriez point rétracter ! Si vous aviez vu la petite princesse dans son berceau, si mignonne et si frêle, semblable à un oiselet sans plume, si elle vous avait souri avec ses yeux couleur de bleuet et sa bouche couleur d’églantine, vous seriez tout attendrie et n’auriez pas le cœur de lui vouloir du mal.

— Oui, mais je ne l’ai point vue ! Elle sera donc belle comme le jour, puisqu’aucune fée ne saurait empêcher ce qu’une autre fée a