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IV

Après avoir traversé toutes les villes et toutes les solitudes, après avoir défié des ténèbres plus denses que la poix et des incendies plus furieux qu’un coucher du soleil, il s’arrêta, ébloui, car il voyait enfin, lumineuse et diaphane, la porte diamantine. Il était arrivé ! il allait pénétrer dans l’auguste paradis de la Joie et des Rêves ; là, il vivrait éternellement heureux, ayant oublié les tristesses du monde obscur, respirant un air subtil fait de l’âme des roses et de la claire haleine des étoiles ; et d’angéliques lys, par milliers, seraient les encensoirs de sa gloire.