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LES LARMES SUR L’ÉPÉE

I

Une fois que le preux Roland revenait de combattre les Morisques, il entendit conter par un pâtre, — tandis qu’il laissait souffler son cheval dans une gorge pyrénéenne, — que non loin de là un enchanteur se rendait odieux à tout le pays par sa tyrannie et par sa cruauté. À ce récit, le cheval dressa l’oreille en secouant sa crinière, prêt à prendre le galop, car il n’ignorait pas que son maître, d’ordinaire, mettait peu d’intervalle entre le moment où on lui révélait de tels forfaits et celui où il châtiait les coupables. Mais le justicier, patient ce