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L’ANGE BOITEUX

que céda l’hésitante jeune fille. Elle jugea que son devoir lui ordonnait de consentir au bonheur d’un homme pour le bonheur d’un ange ; et, lentement, avec ce retard des choses qui se savent désirées, ses lèvres s’approchèrent de la jeune joue en fleur. Elle s’y posèrent ! Un frémissement secoua les branchages. C’était l’ange qui s’envolait, avec deux ailes, joyeusement. Seulement les deux ailes, qui furent blanches, étaient roses, comme les deux baisers.