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LES OISEAUX BLEUS

— Je commande à plus d’hommes armés qu’il n’y a de feuilles dans toutes les forêts, et j’ai, dans mes coffres, plus de perles qu’il n’y a d’étoiles au ciel. Voulez-vous, ô princesse, régner sur mes peuples et vous parer de mes perles ?

— Qu’a-t-il dit ? demanda la princesse.

À son tour le fils du roi de Mataquin s’agenouilla.

— Quoique jeune encore, j’ai vaincu dans les tournois les plus illustres preux, et, d’un seul coup d’épée, j’ai tranché les cent têtes d’une tarasque qui dévorait tous les nouveau-nés et toutes les vierges de mon royaume. Ô princesse, voulez-vous partager ma gloire qui grandira encore ?

— Il a parlé si bas, dit la princesse, que je ne l’ai pas entendu.

Et d’autres princes, après l’héritier de Trébizonde et l’héritier de Mataquin, vantèrent leur puissance, leur richesse, leur gloire ; il vint ensuite, s’inclinant avec de tendres paroles, des poètes qui jouaient de la guitare comme un séraphin de la harpe, des chevaliers