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LES OISEAUX BLEUS

— Jamais ! Laissez-vous attendrir. Ne pourriez-vous rétracter l’affreux présent que vous nous avez accordé ?

— Oui bien. Mais sachez que vous perdriez non seulement le don de répandre de l’or, mais avec lui toutes les richesses acquises.

— Eh ! que nous importe !

— Soit donc fait, dit la fée, selon votre volonté.

Et, touchés de la baguette, il se retrouvèrent, par un froid temps de bise, dans une grange ouverte à tous les vents ; ce qu’ils furent naguère, ils l’étaient de nouveau : affamés, demi-nus, tremblants de froidure comme des oiselets sans plumes et sans nid. Mais ils se gardaient bien de se plaindre, et se jugeaient trop heureux, ayant les lèvres sur les lèvres.