Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
LES OISEAUX BLEUS

ai fait une question qui n’a pas le sens commun. Je vous promets que cela ne m’arrivera plus.

Les ailes blanches battaient l’air, toujours ; des plaines, des forêts, des monts, disparaissaient dans les profondeurs grises ; Aymeri aperçut enfin, au-dessus des nuages, le sommet d’une tour.

— Ah ! dit-il dans un cri de joie, nous sommes arrivés !

Les anges furent un peu surpris de ces paroles.

— Pas encore ! le paradis…

— N’est pas si proche que tu penses…

— Des sombres demeures des hommes.

— Lorsque nous aurons passé…

— À droite du soleil, là-haut…

— À travers des flammes couleur de neige…

— Nous serons encore bien loin…

— Du seuil resplendissant que gardent…

— Les chérubins aux armures d’or !

Aymeri cria en se cramponnant aux plumes des messagers divins :

— Nous sommes arrivés, vous dis-je ! Il est