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LE GÉNÉRAL DUVAL.

vous dévouez à une défaite et à un trépas inévitables, vous mettez en usage toutes les hypocrisies que vous reprochez à vos ennemis ! « Bergeret et Flourens ont fait leur jonction : ils marchent sur Versailles. Succès certain. » Vous faites afficher cette dépêche, — une fausse nouvelle, n’est-ce pas ? Mais ne faut-il pas tromper les hommes pour les perdre ? — et vous ajoutez : « Le feu de l’armée de Versailles ne nous a occasionné aucune perte appréciable. » Ah ! sur ce point, demandez leur avis aux femmes qui guettent aux portes de la ville le retour de vos soldats, et dont la plupart escortent, en sanglotant, des brancards ensanglantés !

XXVIII.

Les heures s’écoulent toujours plus sinistres. On se bat à Clamart, on se bat à Meudon, comme à Neuilly, comme à Courbevoie. Mitraillades, canonnades, fusillades ; les victoires des communalistes, mensonges. Le jour se fait sur ces prétendus triomphes ; et d’ailleurs, la victoire ne serait-elle pas aussi détestable que la défaite ?

Le général Duval a été fait prisonnier et mis à mort.

— Si vous m’aviez pris, lui a demandé le général Vinoy, m’auriez-vous fait fusiller ? »

— Sans hésiter, a répondu Duval.

Et Vinoy a commandé :

— Feu !