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LE MONT-VALÉRIEN.

Cholleton, qui défend la iortcresse. L’avant-garde des fédérés est accueillie par une volée formidable de boulets il d’obus. Panique, cris de rage, déroute, sauve-qui-peut. « Nous sommes trahis ! » L’armée de la Commune est partagée par la mitraille en deux tronçons : l’un, — trois bataillons à peine, — fuit dans la direction de Versailles, l’autre regagne Paris avec une précipitation louable. Faut-il, à cause de cette débandade, accuser de poltronnerie les combattants parisiens ? Non, ils ont été surpris ; ils ne s’attendaient pas à la réception que le Mont-Valérien leur a faite ; avertis, ils auraient mieux tenu. D’ailleurs, dans cette affaire, plus de peur que de mal ; la colossale forteresse aurait pu anéantir les communalistes ; elle s’est bornée à les disperser.

Mais que deviennent les trois bataillons qui ont dépassé le Mont-Valérien ? Ils vont bravement en avant.

Pendant ce temps, un autre mouvement sur Versailles s’opère par Meudon et Clamart. Un assez petit nombre de bataillons, sortis pendant la nuit, s’est massé à l’abri des forts d’Issy et de Vanves. Ils sont parvenus à mettre en batterie quelques pièces au bas des glacis du fort d’Issy, au sommet d’un mamelon boisé ; elles attaquent les batteries versaillaises de Meudon, qui répondent avec fureur. C’est un duel d’artillerie comme au temps, comme au bon temps, hélas ! des Prussiens.

Jusqu’à ce moment, les nouvelles sont assez précises, assez probables même, et l’on peut se faire une idée de la situation respective des deux belligérants. Mais vers deux heures de l’après-midi, tous les rapporta se contredisent et se brouillent.