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PARIS APPROUVE.

ment : Clemenceau, maire et représentant du peuple ; J.-B. Lafont, Dereure, Jaclard, adjoints. »


Il y a deux heures que cette proclamation a été affichée, et je n’ai pas encore rencontré une seule personne qui ne l’approuve entièrement. Les députés de la Seine et les maires de Paris, par suite de la fuite à Versailles du Gouvernement, sont, naturellement, nos chefs légitimes. Nous les avons élus ; qu’ils nous dirigent. C’est à eux qu’il appartient de réconcilier l’Assemblée avec la Cité ; et il nous semble qu’ils ont pris le meilleur moyen d’opérer cette conciliation, en dégageant des exagérations de l’émeute tout ce que ses réclamations ont de légitime et de pratique. Donc, qu’ils soient loués pour cette tentative vraiment patriotique ! Et qu’ils se hâtent d’obtenir de l’Assemblée la reconnaissance de nos droits. En cédant à la demande de nos députés et de nos maires, le Gouvernement ne pactisera pas avec l’insurrection ; bien au contraire, il en triomphera radicalement, puisqu’il lui enlèvera tout prétexte d’existence et éloignera d’elle, d’une façon définitive, tous les hommes à qui la justice de quelques parties de son programme fermait les yeux sur la façon illégale et violente dont ce programme est formulé.

Si l’Assemblée consent, il ne restera plus du 18 mars que le souvenir, pénible sans doute, d’une journée sanglante, et d’un grand mal sera sorti un grand bien.

Quoi qu’il arrive, nous sommes résolus — nous, c’est-à-dire tous ceux qui, sans avoir suivi le Gouvernement à Versailles et sans avoir pris une part active à l’in-