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LA DÉFECTION DE M. ROSSEL.

taient, le peloton d’exécution les attendait dans la cour. Mais je ne veux pas prendre seul l’initiative d’une mesure énergique, endosser seul l’odieux des exécutions qu’il faudrait faire pour tirer de ce chaos l’organisation, l’obéissance et la victoire. Encore, si j’étais protégé par la publicité de mes actes et de mon impuissance, je pourrais conserver mon mandat !

« Mais la Commune n’a pas eu le courage d’affronter la publicité. Deux fois déjà je vous ai donné des éclaircissements nécessaires, et deux fois, malgré moi, vous avez voulu avoir le comité secret.

« Mon prédécesseur a eu le tort de se débattre au milieu de cette situation absurde.

« Éclairé par son exemple, sachant que la force d’un révolutionnaire ne consiste que dans la netteté de la situation, j’ai deux lignes à choisir : briser l’obstacle qui entrave mon action ou me retirer.

« Je ne briserai pas l’obstacle, car l’obstacle, c’est vous et votre faiblesse : je ne veux pas attenter à la souveraineté publique.

« Je me retire, et j’ai l’honneur de vous demander une cellule à Mazas.

« Rossel. »


Eh bien ! certainement, je n’aime pas la Commune de Paris telle que nous l’ont faite les hommes de l’Hôtel de Ville. Abusé au commencement, trompé par des illusions tenaces, je sens, je sais, je vois aujourd’hui qu’on ne peut plus attendre d’elle que folies et folies, qu’attentats et attentats. Je la hais à cause des journaux supprimés, des journalistes emprisonnés, des prêtres rete-