Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

255
LA DÉFECTION DE M. ROSSEL.

attendant, nous sommes en deuil de notre troisième délégué à la guerre, et M. Rossel ne fora plus de temps de galop, sur un cheval Lai brun, de la place Vendôme au fort de Montrouge. Il vient d’adresser la lettre suivante aux membres de la Commune :


« Citoyens, membres de la Commune,


« Chargé par vous à titre provisoire de la délégation à la guerre, je me sens incapable de porter plus longtemps la responsabilité d’un commandement où tout le monde délibère et où personne n’obéit.

« Lorsqu’il a fallu organiser l’artillerie, le Comité central d’artillerie a délibéré et n’a rien prescrit. Après deux mois de révolution, tout le service de vos canons repose sur l’énergie de quelques volontaires dont le nombre est insignifiant.

« À mon arrivée au ministère, lorsque j’ai voulu favoriser la concentration des armes, la réquisition des chevaux, la poursuite des réfractaires, j’ai demandé à la Commune de développer les municipalités d’arrondissement.

« La Commune a délibéré et n’a rien résolu.

« Plus tard, le Comité central de la fédération est venu offrir presque impérieusement son concours à l’administration de la guerre. Consulté par le Comité de salut public, j’ai accepté ce concours de la manière la plus nette, et je me suis dessaisi, en faveur des membres de ce Comité, de tous les renseignements que j’avais sur l’organisation. Depuis ce temps-là, le Comité central délibère et n’a pas encore su agir. Pendant ce délai, l’ennemi enveloppait le fort d’Issy d’attaques aventureuses et