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PICPUS A SAINT-LAZARE.

sujet de la tristesse de cette longue attente ; l’abréger est absolument impossible.

Une chose qui n’est pas moins impossible, c’est de dédommager l’administration du Mont-de-Piété de ces restitutions gratuites. Le citoyen Jourde, délégué aux finances, dit : « Je donnerai 100,000 francs par semaine. » Sans perdre le temps à demander à cet économiste où il prendra ces 100,000 francs hebdomadaires, je me contenterai de faire remarquer que ces versements ne suffiront pas du tout à désintéresser le Mont-de-Piété, et que la Commune, cette fois, fera l’aumône avec l’argent des autres.

Enfin, si, par suite de ce décret, quelques misérables rentrent en possession des pauvres loques qu’ils y ont aliénées dans un moment de détresse, il n’y aura pas trop lieu à se plaindre. Le Mont-de-Piété fait de bonnes affaires, et la misère publique sera toujours là, prête à l’enrichir. Notons d’ailleurs qu’à tous ces malheureux que l’on rapporte de Neuilly, d’Issy, blessés, écharpés, mourants, la Commune doit bien un matelas où ils puissent mourir en paix.

LXXVII.

C’est à Saint-Lazare qu’on les a mises. Qui ? les religieuses de Picpus. On les a mises là, parce qu’on les a arrêtées ; mais pourquoi les a-t-on arrêtées ? C’est ce que M. Rigault lui-même ne pourrait pas expliquer clairement. Quelques-unes sont vieilles ; elles vivaient, re-