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REQUIESCANT IN PACE !

LXXV.

Maudit soit l’homme qui a conçu ce décret, maudite l’assemblée qui l’a approuvé, et malheur au bras qui, le premier, brisera une pierre de ce tombeau ! Ah ! croyez-le, je ne suis pas de ceux qui regrettent le temps du bon plaisir royal, et pour qui tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, si Louis XVII avait succédé sur le trône de France à son père Louis XVI, accablé de caducité. L’auteur de la sanglante tragédie de Quatre-vingt-treize savait ce qu’il faisait en multipliant les terribles catastrophes : cet auteur-là, c’est l’infaillible nécessité. Je suis prêt à confesser d’ailleurs que l’indolent époux de Marie-Antoinette n’avait aucune des qualités qui font un grand roi, et j’ajouterai même, si vous y tenez absolument, que le seul fait d’être roi constitue un crime digne de mille morts. Quant à Marie-Antoinette elle-même, à l’Autrichienne, comme dirait le Père Duchêne, je vous accorde que, dans l’implacable histoire, elle n’est pas tout à fait aussi aimable que dans les romans d’Alexandre Dumas, et que sa proche parenté avec la reine Caroline-Marie dont on connaît les petits soupers, à Naples, en compagnie de lady Hamilton, prête une singulière vraisemblance aux plus étranges calomnies. En ai-je assez dit pour m’exposer, dans le cas d’une restauration bourbonnienne, à ne jamais obtenir aucune pension sur la cassette particulière de notre sire le roi ? Oui. Eh bien ! malgré ce que j’ai dit et malgré ce que je pense,