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EXPORTATION DES MUSÉES.

d’excellentes dispositions ; j’approuve les tabacs et le produit des services publics, dans lequel vous comprenez, n’est-ce pas ? le bénéfice des expéditions nocturnes autour des caisses publiques et autres, et vos visites fructueuses dans les églises. Quant à l’impôt sur les chemins de fer, il m’inspire une admiration voisine de l’enthousiasme. Mais, pour l’amour de Dieu ! ne vous en tenez pas là ! On n’a rien fait tant qu’il reste quelque chose à faire. Quoi ! vous perdez le temps à compter vos revenus, lorsqu’il y a tant d’occasions de les augmenter ? N’y a-t-il pas de banquiers à Paris ? pas d’agents de change ? pas de notaires ? Envoyez-moi de braves patriotes chez tous ces réactionnaires. Cent mille francs d’un côté, deux cent mille francs de l’autre, c’est toujours bon à prendre. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. À votre place, je ne négligerais pas non plus les comptoirs des boutiquiers ni les tiroirs des rentiers. Ce sont des bourgeois, ces gens-là ; et la bourgeoisie est votre ennemie. Prélevez, morbleu ! prélevez ! Ne faut-il pas faire des rentes aux bonnes amies de vos bons amis ! Manquez-vous de fausses clefs, par hasard ? Bah ! vous en ferez faire ; il y a bien, parmi vos membres, un ou deux serruriers. Considérez Pilotel ! c’est un vrai homme, celui-là ! Il n’y avait que huit cents francs dans le secrétaire de M. Chaudey ; il a pris les huit cents francs. C’est ainsi qu’on fait les bonnes maisons et les bons gouvernements. Et là où il n’y aura pas d’argent, empoignez-moi les marchandises, les meubles, tout ! Vous ne manquez pas de recéleurs, je pense. On racontait hier que vous aviez envoyé à Londres les Titien et les Véronèse du Louvre, afin de