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RÉCIT D’UN FRANC-MAÇON.

répandre et remplir d’indignation tous les quartiers de Paris. Et je rentre chez moi dans une situation d’esprit assez perplexe, d’où je ne suis tiré que par l’arrivée, à cinq heures du soir, d’un de mes amis, franc-maçon, et par conséquent bien informé. Voici ce qui s’était passé :

« Au moment de son arrivée à l’avenue des Champs-Élysées, le cortège se divisa en plusieurs groupes qui choisirent chacun une avenue ou une rue adjacente. L’un suivit le faubourg Saint-Honoré et l’avenue Friedland jusqu’à l’Arc-de-l’Étoile, d’où il parvint à la Porte-Maillot ; un autre gagna la porte des Ternes par l’avenue des Ternes, un troisième la porte Dauphine par l’avenue Uhrich. Pendant ce trajet, aucun franc-maçon ne fut blessé, malgré les obus qui tombaient de temps en temps. Les VV∴ de chaque loge marchaient en avant avec les étendards maçonniques.

« Dès que le drapeau blanc flotta sur le bastion qui se trouve à droite de la Porte-Maillot, les batteries Versaillaises suspendirent leur feu. Les Frères purent donc dépasser les remparts, et marchèrent vers Neuilly. Là, ils furent reçus assez froidement par le colonel commandant le détachement. Tous les officiers, de même que leur chef, étaient fort irrités contre Paris. Mais les soldats semblaient las de la guerre.

« Après quelques pourparlers, la manifestation obtint l’autorisation d’envoyer un certain nombre de délégués à Versailles, pour faire une nouvelle tentative de conciliation auprès du gouvernement. »

Ce nouvel effort sera-t-il plus heureux que les précédents !

La franc-maçonnerie obtiendra-t-elle ce que l’Union Républicaine n’a pas pu obtenir ? Je voudrais le