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SIMPLES RÉFLEXIONS.

de planter la première bannière sur les remparts, celle de la Persévérance, qui flotte depuis l’an 1790, et la musique joue — horriblement faux — la Marseillaise, et on donne un drapeau rouge aux francs-maçons, accompagné d’un discours, et le citoyen Térifocq prend le drapeau rouge, et fait un autre discours, et le même citoyen Térifocq agite le drapeau en criant : « Maintenant, citoyens, plus de paroles ; à l’action ! »

Donc, résumons. Les francs-maçons vont planter leurs bannières sur les murs de Paris, en compagnie des’oriflammes de la Commune. Or, je ne crois pas qu’il soit aisé de persuader aux gens doués d’une cervelle bien organisée que les obus et les boulets, quelque homicides, fratricides ou infanticides qu’ils soient, sont doués, outre leurs facultés explosives, d’un tact assez sûr pour éviter dans leur chute les étendards de la franc-maçonnerie, et ne trouer que ceux de la Commune. Comme les projectiles de Versailles n’ont d’autre but que celui de mettre en miettes les Parisiens et leurs drapeaux, naturellement, si les drapeaux parisiens et les Parisiens sont troués, il est probable que les bannières maçonniques seront également détériorées, puisqu’elles se trouveront dans un voisinage dangereux. Alors, qu’arrivera-t-il ? Selon le citoyen Térifocq, « les francs-maçons de Paris appelleront à leur aide toutes les vengeances ; la maçonnerie de toutes les provinces de France suivra leur exemple ; sur chaque point du pays où les frères verront des troupes se diriger sur Paris, ils iront au-devant d’elles pour les engager à fraterniser. Ou bien, si Versailles ne tire pas sur les maçons et ne tire que sur les gardes nationaux (sic ! ) ; alors les maçons se joindront aux compagnies de guerre