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LE COMMANDANT GIROD.

d’exagérations manifestes, elle contient çà et là quelques idées justes ou du moins conformes aux vœux de la grande majorité. Détruira-t-elle le mauvais effet produit par les défaites successives des fédérés à Neuilly et à Asnières ? ramènera-t-elle à quelque faveur pour la Commune les esprits qui, de jour en jour, s’éloignent davantage des hommes de la Commune ? Non, il est trop tard. Affichée il y a quinze ou vingt jours, cette proclamation aurait été approuvée en quelques-unes de ses parties, et l’on aurait discuté les autres. Aujourd’hui, on passe et l’on sourit. Ah ! c’est que depuis trois semaines il s’est passé bien des choses. Les actes de la Commune de Paris ne nous permettent plus de prendre ses déclarations au sérieux, et nous jugeons ses membres trop fous — sinon pires, — pour croire que par hasard ils ont pu être raisonnables. Ces hommes ont fini par rendre exécrable ce qu’il y avait de bon dans leur idée.

LIX

Nous avons une cour martiale ; elle est présidée par le citoyen Rossel, chef d’état-major à la guerre. Elle vient de condamner à mort le commandant Girod, qui a refusé de marcher à « l’ennemi ; » mais la commission exécutive a gracié le commandant Girod. Raisonnons un peu : si la commission exécutive passe le temps à défaire ce que la cour martiale a fait, je ne m’explique pas bien pourquoi la commission exécutive a institué la cour