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DÉCLARATION AU PEUPLE FRANÇAIS.

car, de même que Louis le Grand avait le droit de dire : « l’État, c’est moi, » vous pouvez dire : « Paris, c’est nous. »


« Il demande la reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier et libre de la société. »


Cette fois, vous avez raison. Paris demande la République en effet, et il faut qu’il la désire avec un amour bien vivace, puisque ni vos excès ni vos folies n’ont réussi à le faire changer d’avis.


« Il demande l’autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France, et assurant à chacune l’intégralité de ses droits et à tout Français le plein exercice de ses facultés et de ses aptitudes comme homme, citoyen et travailleur. L’autonomie de la Commune n’aura pour limite que le droit d’autonomie égal pour toutes les autres communes adhérentes au contrat, dont l’association doit assurer l’unité française. »


Un peu obscur. Je comprends à peu près ceci : vous voulez faire de la France une fédération de communes ; mais que signifient ces mots : a adhérentes au contrat ? » Vous admettez donc que certaines communes pourraient ne pas y adhérer ? Dans ce cas, quelle serait la situation de ces rebelles ? Les laisseriez-vous libres ou les contraindriez-vous à obéir aux conventions du plus grand nombre ? Songez qu’il suffirait d’une ville comme Pezenas, refusant d’adhérer, pour que l’association ne