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COMMENTAIRES.

Hein ! quelle phrase ! Est-elle de vous, Félix Pyat, cette phrase si précise, si nette et qui apporte tant de clarté dans les ténèbres de la situation actuelle, — la Commune a dit : « Pyat lux ! » et la lumière fut, — ou de vous, Pierre Denis, ou de toi, Vermorel ? J’admire particulièrement le double témoignage enterré dans le désastre de la République. Heureuse métaphore !


« La Commune a le devoir d’affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris ; de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles. »


Ah ! oui, la Commune a ce devoir ; mais, de grâce, ne nous faites pas languir. Vous voyez bien que nous mourons d’impatience.


« Cette fois encore, Paris travaille et souffre pour la France entière dont il prépare par ses combats et ses sacrifices la régénération intellectuelle, morale, administrative et économique, la gloire et la prospérité. »


Cela est si vrai, que depuis que la Commune existe à Paris, les ateliers sont fermés, les usines chôment, et que la France, pour laquelle elle se sacrifie, perd quelque chose comme une cinquantaine de millions par jour. Voilà des faits, ce me semble ; et je ne vois point ce que peuvent répondre à cela les traîtres de Versailles.


« Que demande Paris ? »


Ah ! oui, que demande-t-il ? Nous ne serions vraiment pas fâchés de le savoir. Ou plutôt que demandez-vous ?