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LES PETITES-SŒURS DES PAUVRES.

t’en souviens ? Puis, pour augmenter la ressemblance de tes Parisiennes avec les Londonniennes ou cockneys (il est temps que tu apprennes le langage de la fashion anglaise !), il sera indubitablement vendu chez tes dentistes — car tout s’enchaîne — de nouveaux râteliers dits insulaires, permettant d’appliquer par-dessus les palettes ou dents de devant naturelles, d’autres dents qui dépasseront la lèvre supérieure d’un demi-centimètre environ. Il sera également offert à l’approbation des dames des corsets dits Longfellows, ayant pour but de prolonger la taille jusqu’aux dernières limites du possible, et de faire rentrer en elles-mêmes les poitrines les plus abondamment rebelles. Eh bien, Paris, qu’en dis-tu ? ne frémis — tu pas ? Ah ! quand ces jours d’horreur seront arrivés, quand tu verras que tu n’as pas seulement renoncé à ton orgueil, mais aussi à ta vanité, quand tu seras bien convaincu que la Commune ne t’a pas seulement rendu odieux, mais ridicule, oh ! alors — oui, quand tu porteras des chapeaux que tu n’auras pas inventés — combien tu regretteras de ne pas t’être révolté le jour où l’archevêque de Paris a été mis au secret dans une cellule de Mazas !

LVII.

On m’a raconté, ou bien j’ai lu une touchante histoire. La voici telle que je m’en souviens. Il y a dans le faubourg Saint-Antoine une communauté de femmes qui