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LA BOURSE PENDANT LA COMMUNE.

didats, on en a vainement cherché. Il y a quelque chose de comparable au Sahara, vu au moment où aucune caravane ne passe à l’horizon, c’est l’un des locaux destinés à recevoir la foule empressée des votants, mais dans lesquels triomphe une parfaite solitude. Sommes-nous donc si loin du jour où la Commune de Paris — en dépit de nombreuses abstentions — a été formée grâce à un concours relativement considérable d’électeurs ? Ah ! c’est qu’en ce temps nous conservions quelques illusions encore, tandis que maintenant Avez-vous jamais assisté à la seconde représentation d’une comédie, lorsque la première n’a eu aucun succès ? Hier il y avait foule, aujourd’hui il n’y a plus que la claque. Que voulez-vous ? on sait ce que vaut la pièce. Mais dans la salle, que peuplent le silence et la solitude, la claque n’en continue pas moins à faire son devoir — elle reçoit une solde, elle aussi — et c’est pourquoi on rencontre çà et là quelques bataillons qui vont voter en commun du pas dont ils iraient à la porte Maillot, et qui, au retour, s’écrient : « Ah ! citoyens, comme on vote ! on ne vit jamais pareil enthousiasme. » Mais, dans la coulisse, je veux dire à l’Hôtel de Ville, auteurs et comédiens se disent à voix basse : « Décidément, c’est un four. »

LIV.

À propos, et la Bourse ? Que fait, que dit, que devient la Bourse au milieu de tout ceci ? Je m’adresse pour la première fois cette question, parce que, d’ordinaire, entre