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LES CARICATURES.

amazones, il suffira de les placer dans la bataille au premier rang, sans costume, et j’affirme quepasunlignard, pas un gardien de la paix, non, pas même un gendarme, n’hésistera à cet aspect ; mais, sur-le-champ, tous, sans exception, s’enfuiront avec une hâte si épouvantée qu’ils ne songeront même pas à lever la crosse en l’air ! L’une — pourquoi faut-il que par suite de ma sympathie pour les collectionneurs je me sois engagé à décrire ces laideurs sans voiles ! — l’une… eh bien ! non, et j’aime mieux vous laisser le soin d’imaginer ce tas d’himalayas de chair et de pyramides d’os, qui sont les Penthésilées de la Commune de Paris !

Ah ! il est b… en colère, le père Duchène. Les jambes courtes, les bras nus, la face rubiconde, le chef enorgueilli d’un immense bonnet rouge, il tient en sa droite puissante un tout petit M. Thiers, et l’étouffé comme on ferait d’une mauviette. Ici le dessin ne se contente pas d’être vil, il est bête.

Cette fois, elle est toute nue. Il est vrai que ce n’est plus la République, c’est la France. Quand la République est décolletée, la France peut bien ôter sa chemise ; pour unique vêtement, elle a une colombe qu’elle presse sur sa poitrine. À gauche, le portrait de M. Rochefort. Encore ! Ah ! çà, mais c’est donc Lovelace lui-même, ce journaliste grêlé ? Et là-bas, par la tabatière de la mansarde, on aperçoit deux chats aux griffes acérées, M. Jules Favre et M. Thiers. « Pauvre colombe ! » soupire la légende.

Sainte Famille, d’après Murillo. Jules Favre-saint Joseph conduit l’âne par la bride, et une nourrice qui porte dans ses bras le comte de Paris au lieu de l’Enfant