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PARIS ET LA FRANCE.

remords, du moins aux douloureux sentiments que doit inspirer la vue d’un champ de bataille au plus légitime vainqueur ?

« M. Thiers ajoute : « Quiconque renoncera à la lutte armée, c’est-à-dire quiconque rentrera dans ses foyers en quittant toute attitude hostile, sera à l’abri de toute recherche. »

M. Thiers est-il bien certain qu’il ne serait pas abandonné par l’Assemblée au moment où il s’engagerait dans cette voie de clémence et d’oubli ?

« M. Thiers excepte seulement les assassins des généraux Lecomte et Clément Thomas qui seront jugés, si on les trouve. »

Et il a cent fois raison. Nous étions donc bien aveugles le jour où ce double crime ne nous a point ouvert les yeux sur les hommes qui, s’ils ne l’ont ni commis ni fait commettre, ont du moins tout à fait négligé d’en rechercher les auteurs ?

« M. Thiers, reconnaissant l’impossibilité pour une partie de la population actuellement privée de travail de vivre sans la solde allouée, continuera le service de cette solde pendant quelques semaines.

« Tel est, citoyens, etc. » Ce rapport est signé de A. Dessonnaz, A. Adam et Bonvallet.

Hélas ! nous avions bien prévu quel serait le résultat de l’honorable démarche tentée par les délégués de l’Union républicaine. Que prouve-t-il, sinon qu’il n’y a pas seulement bataille enlre les gardes nationaux de la Commune et les troupes régulières, mais qu’il y a opposition persistante entre la portion munie la plus sainfl du peuple parisien et l’Assemblée nationale de Ver-