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RÉPONSE AUX RÉPONSES.

somme le plus important de la question, sur la forme du gouvernement, a des opinions radicalement opposées à la nôtre ?

« En ce qui touche la garde de Paris, exclusivement confiée à la garde nationale, M. Thiers déclare qu’il sera procédé à une organisation de la garde nationale, mais qu’il ne saurait admettre le principe de l’exclusion absolue de l’armée. »

Et, à mon sens personnel, M. Thiers a grandement raison. Mais, au point de vue où avaient mission de se placer les délégués de l’Union républicaine, cette troisième déclaration n’est-elle pas aussi évasive que les deux premières ?

a En ce qui concerne la situation actuelle et les moyens de mettre fin à l’effusion du sang, M. Thiers déclare que, ne reconnaissant point la qualité de belligérants aux personnes engagées dans la lutte contre l’Assemblée nationale, il ne peut ni ne veut traiter d’un armistice ; mais il dit que si les gardes nationaux de Paris ne tirent ni un coup de fusil ni un coup de canon, les troupes de Versailles ne tireront ni un coup de fusil ni un coup de canon, jusqu’au moment indéterminé où le pouvoir exécutif se résoudra à une action et commencera la guerre. »

Ah ! les mots ! les mots ! Nous savons bien que, légalement, M. Thiers a le droit de parler ainsi, et que tous les combattants ne sont point des belligérants. Mais quoi ! est-il aussi juste que légal d’y regarder de si près lorsqu’il y va de la vie de tant d’hommes, et une petite concession grammaticale est-elle chose si grave qu’il faille, plutôt que de la faire, s’exposer sinon aux