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LES RÉPONSES DE M. THIERS.

effort situé au delà de notre crédulité. Voyez, M. Thiers lui-même n’ose pas dire ce qu’il pense sur ce qui pourrait arriver, s’il quittait le pouvoir. Nous voilà donc dans le provisoire comme devant, et le provisoire, c’est justement ce qui nous fait peur. Nous nous adressons à l’Assemblée et nous lui demandons : « Nous sommes républicains, es-tu républicaine ? » L’Assemblée fait la sourde oreille et les députés se contentent de chantonner à mi-voix, les uns : « Nous la voulons cette cocarde blanche, » et les autres : a Partant pour la Syrie… » Nous ne sommes pas satisfaits naturellement. M. Thiers dit, il est vrai, qu’il maintiendra tant qu’il le pourra la forme du gouvernement établi à Paris ; mais il n’engage que lui-même, et il résulte clairement de tout cela que nous ne garderons pas longtemps la République, puisque son établissement définitif dépend en somme de la majorité de l’Assemblée, qui est royaliste et, par ci par là, impérialiste. — Mais continuons la lecture du rapport :

« En ce qui touche les franchises municipales de Paris, M. Thiers expose que Paris jouira de ses franchises dans les conditions où en jouissent toutes les villes, d’après la loi commune, telle qu’elle sera élaborée par l’Assemblée des représentants de toute la France. Paris aura le droit commun, rien de moins, rien de plus. »

Voilà encore qui est peu satisfaisant. Que sera ce droit commun ? Que vaudra la loi élaborée par les représentants de toute la France ? Encore une fois, nous avons en M. Thiers la confiance la plus entière. Mais sommes-nous en droit d’attendre une loi conforme à nos vœux, d’une réunion d’hommes qui, sur le point en