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LES RÉPONSES DE M. THIERS.

clusion d’un armistice, ont l’honneur de vous rendre le compte suivant de leur mission.

« Les délégués, ayant donné connaissance à M. Thiers du programme de la Ligue, celui-ci a répondu que, comme chef du seul gouvernement légal existant en France, il n’avait pas à discuter les bases d’un traité, mais que cependant il était tout disposé à s’entretenir avec des personnes qu’il considérait comme représentant le principe républicain et à leur faire connaître les intentions du chef du pouvoir exécutif.

« C’est sous le bénéfice de ces observations, qui constataient d’ailleurs le véritable caractère de notre mission, que M. Thiers a fait sur les différents points de notre programme les déclarations suivantes :

« En ce qui touche la reconnaissance de la République, M. Thiers en garantit l’existence tant qu’il demeurera au pouvoir. Il a reçu un état républicain, il met son honneur à conserver cet état. »

Eh ! voilà justement ce qui ne suffit point à Paris, au Paris qui veut la paix et la liberté. Nous avons tous la plus entière confiance dans l’honneur de M. Thiers. Nous sommes convaincus que, tant qu’il restera au pouvoir, on lira : « République française » en tête des blanches affiches gouvernementales. Mais, M. Thiers une fois descendu ou renversé du pouvoir — les assemblées nationales ont leurs caprices parfois — qui nous assure que nous ne serons pas la proie d’une restauration monarchique, ou même impériale ? Il y a des revenants dans l’histoire de France aussi bien que dans les romans d’Anne Radcliff. Considérer comme des républicains sincères les élus qui siègent à Versailles est un