Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

154
RETOUR DES CONCILIATEURS.

une impudence aujourd’hui si évidente, et que bientôt la Commune serait la première à nous ravir les libertés qu’elle devait protéger et développer ? Donc, hélas ! les ruraux avaient raison, eux qui avaient eu si évidemment tort en ne prêtant point l’oreille aux équitables prières du peuple avide de liberté ; ils avaient eu raison en nous avertissant de la nullité et de la méchanceté de ces hommes. Ah ! si l’Assemblée nationale voulait, il serait temps encore de sauver Paris. Si elle voulait vraiment établir une république définitive et accorder à la capitale de la France le droit d’élire, entièrement et librement, une municipalité indépendante, comme nous nous rangerions avec ardeur autour du gouvernement légitime, et comme l’Hôtel de Ville serait bientôt délivré des grotesques niais qui s’y carrent ! Mais l’Assemblée nationale nous comprendra-t-elle ? Consentira-t-elle à donner, par des concessions honorables, la liberté à Paris et le repos à la France ?

XLIX.

Les délégués de la Ligue d’union républicaine des droits de Paris sont revenus de Versailles aujourd’hui 14 avril et ont fait publier le rapport que voici :

« Citoyens,

« Les soussignés, chargés par vous d’aller présenter au gouvernement de Versailles votre programme et d’offrir les bons offices de la Ligue pour arriver à la con-